Les visites

Nous approchons de la fin de notre voyage et ne voulons pas quitter le Japon sans voir Nikko qui est réputé être une merveille, à seulement 1h40 de train de Tokyo. Le samedi paraissait être le bon jour question météo avec seulement quelques rares averses. Malheureusement en arrivant sur place ce sont des trombes d'eau qui nous attendent et qui ne vont pas s'arrêter de la journée. Je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à faire abstraction de la pluie et n'ai pas entièrement profité de la visite de ce site pourtant absolument splendide. Frédéric et Matthieu ont mieux relativisé que moi et c'est vrai qu'avec du beau temps nous aurions certainement à peine pu avancer, Nikko étant l'un des sites les plus visités du Japon (il y avait déjà beaucoup de touristes malgré les fortes pluies). Les Sanctuaires et temples de Nikko forment un seul ensemble de cent trois édifices religieux dans deux sanctuaires shintoïstes (le Tôshôgû et le Futarasan - Jinja ) et un temple bouddhiste ( le Rinnô -ji ) situés dans un cadre naturel exceptionnel. Ils constituent depuis des siècles un lieu sacré et sont étroitement liés à l'histoire des shoguns Tokugawa. Parmi tous les sanctuaires et temples, le plus connu est le sanctuaire Toshogu qui a été construit en 1636 à la mémoire de Leyasu, fondateur du shogunat Tokugawa. Contrairement aux autres sanctuaires shinto qui sont plutot épurés, celui-ci est très coloré et on y trouve notamment la célèbre sculpture des Trois singes de la sagesse (« Je n'entends pas ce qu'il ne faut pas entendre, je ne dis pas ce qu'il ne faut pas dire, je ne vois pas ce qu'il ne faut pas voir ») ainsi que celle du Chat dormant. La plupart des bâtiments sont classés Trésors nationaux ou Biens culturels importants et inscrits au patrimoine mondiale de L'UNESCO. Il m'a été impossible de sortir la tablette pour prendre des photos à cause de la pluie et les quelques photos que vous voyez ont été prises par Frédéric avec son téléphone sous son parapluie. 

Après cette journée passée sous la pluie, le retour au sec à Tokyo (où Zacharie a eu une journée plutôt ensoleillée) a été bienvenu et la soirée dans un petit restaurant du quartier de Yanaka très apprécié. Nous y avons goûté de délicieux Tonkatsu et Katsudon.

Ce billet sera mon dernier, le retour en France étant pour demain. Frédéric doit encore normalement écrire un article sur le quartier Obaïda que nous posterons après notre retour. J'espère que vous avez apprécié ce voyage avec nous. Nous en avons pris plein les yeux et avons bien déconnecté. Tous les membres de la famille y ont trouvé leur compte même s'il a parfois fallu déployer des trésors de diplomatie et de patience pour maintenir une ambiance zen et que chacun prenne sur soi à certains moments pour maintenir l'harmonie familiale (mais tous ceux qui ont déjà voyagé en famille ont dû connaître ça je pense) et au final le bilan est tout à fait positif. J'ai en tout cas pris beaucoup de plaisir à raconter nos pérégrinations et j'ai vu qu'il y avait des lecteurs :) Il nous reste à trier et retravailler les 2500 photos prises par Frédéric et faire un album souvenir de ce beau voyage.

Matané  (à bientôt)

Visite de Kamakura
 Avec Matthieu,  nous sommes partis de bon matin pour kamakura. Première surprise sur le trajet, la gare de Tokyo est immense et il y a plusieurs voies 2 du coup l'interconnexion  entre la ligne  Yamanote et celle pour kamakura prend 12min. Mais nous avions suffisamment d'avance pour nous acheter le petit déjeuner.  Le train pour se rendre à cette ville est un train de banlieue donc il arrive bondé à Tokyo et il faut attendre 2 stations avant de pouvoir s'asseoir.
Arrivés à la gare de Kita-Kamakura, le premier temple est à 50 mètres: le engaku-ji , temple zen avec toutes ses dépendances : divers bâtiments de prière mais aussi salle de classe pour les apprentis moines. La grande salle de prière est ornée de fabuleuses estampes du 13 et 14ème siècle. 
Le batiment principal abrite un bouddha en bois dont seule la tête est du 12eme siècle le reste de la statue a subi les outrages d'incendie, de tremblements de terre et autres dommages de guerre. Il est surplombé par un superbe dragon.
Là un moine balaie la terre qui entoure tous les bâtiments  pour enlever toutes les épines de pin qui sont tombées.
15 min de marche plus tard on arrive au kencho ji ,considéré comme le plus important des 5 temples  de Kamakura, est le plus vieux temple zen du Japon.  Le domaine est immense et les bâtiments imposants, de plus il présente la particularité d'avoir un bouddha maigre.
Le troisième temple de la balade, le Sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu, est plus classique et du coup nous le visitons rapidement avec Matthieu pour descendre la grande avenue jusqu'à la mer. Là nous découvrons une plage immense avec pléthore de windsurfers dans l'eau et de cahuttes de nourriture le long du mur.  Le sable y est gris et fin, et  le vent soufflant nous en prenons plein les yeux.

Ensuite nous nous dirigeons vers à mon humble avis  les 2 merveilles de la ville :
le Temple Hasedera qui comporte un bouddha en bois de 12m de haut dont il est interdit de  prendre des photos, seule une carte postale existe pour montrer à quoi il  ressemble. Le bouddha est superbe et en  plus les jardins et bâtiments qui entourent le temple valent le détour avec une foultitude de détails à découvrir et comme le japonais est organisé on trouve devant un panneau écrit "kawaii" (mignon) devant pour nous aider à le repérer. Ensuite, la montée des marches en haut du jardin donne une vue imprenable sur la baie.

Dernière étape, le grand Bouddha en bronze ( environ 13,5m ) construit en 1252 et dont le temple a été détruit, seule reste la statue. A côté on se sent vraiment petit, mais la visite est assez rapide car seule la statue est à voir et rien d'autre.  

Mercredi, 3ème jour à Tokyo, la troupe se sépare :

- d'un côté ceux qui sont prêts à se lever tôt et à marcher beaucoup pour visiter la ville de Kamakura, au Sud-ouest de Tokyo. Vous l'aurez deviné, le 1er groupe est constitué de Frédéric et Matthieu. Frédéric fera donc un billet sur Kamakura :)

- de l'autre ceux qui veulent dormir un peu et moins marcher et restent donc à Tokyo, Emmanuelle et Zacharie.

Zacharie et moi sommes donc partis à la découverte d'un autre quartier de Tokyo, Asakusa. Pour aller rejoindre le métro qui nous y conduit, nous empruntons un nouveau chemin et découvrons une charmante rue commerçante du quartier où nous longeons, la Yanaka Ginza où on trouve des échoppes à l'ancienne, à l'opposé des boutiques lumineuses et sonores des quartiers à la mode. J'y reviendrai pour des achats :) Le quartier d'Asakura que nous visitons avec Zacharie est situé le long de la rivière Sumida et est principalement connu pour son temple Sensoji et la rue commerçante qui y mène, la " Nakamise Dori " qui est bordée de boutiques que je qualifierais de pièges à touristes (mauvaise qualité et très cher). Plusieurs portes permettent d'accéder jusqu'au temple mais la plus connue est la porte de Kaminarimon, avec son énorme lanterne rouge et les sculptures en bois des dieux du Tonnerre et du Vent.  Le temple Sensoji est dédié à la déesse Kannon, déesse de la compassion. D'après la légende, ce temple aurait été fondé au 7e siècle par trois pêcheurs ayant découvert dans leurs filets une statuette de Kannon de 7 cm de haut. L'ayant remise dans la rivière Sumida, la statuette revint constamment à eux. Ils décidèrent donc de demander l'édification d'un temple qui est aujourd'hui le plus vieux temple de Tokyo et on vient donc y vénérer une statuette de 7 cm (qu'il est donc impossible de voir de loin).

Après un déjeuner dans le quartier, notre après midi se poursuit par l'expérimentation d'une curiosité typiquement japonaise, un bar à chats. Les japonais ont très peu d'animaux (souvent interdit dans les locations) et ils viennent dans ces bars pour câliner des chats, puisque c'est bien connu, ça déstresse.  Il y a une dizaine de chats dans le bar où nous allons. Il faut enlever ses chaussures et se désinfecter les mains avant de pouvoir caresser les chats ou jouer avec eux, et il en coûte 800 yens (7€) par personne pour 1h. Ce sont tous des chats abandonnés qui ont été recueillis par la propriétaire du bar à chats. Ils sont mignons mais globalement assez peu actifs, surtout occupés à dormir. Notre Chronos est bien plus intéressant :) Seuls au début,  nous avons assez vite été rejoints par 6 japonais arrivés les uns après les autres par groupe de 2. Après 45mn nous quittons les lieux et nous rendons au Pokemon centre (boutique Pokemon) où Zacharie trouve le graal,  un sac à dos Pikachu vendu uniquement au Japon !!!! Il va être maintenant assez facile à repérer avec son sac à dos jaune pétard.

Jeudi, partis pour visiter le quartier de Shibuya, nous révisons vite nos plans car il se met à pleuvoir des cordes, Tokyo subissant une queue de typhon. Nous achetons du coup des parapluies car c'est impossible de faire ne serait ce que quelques mètres sous ces trombes d'eau puis Matthieu nous trouve un très joli musée d'estampes japonaises à côté de Shibuya. La pluie ne s'arrêtant pas, nous retournons à la Mori Tower qui propose une exposition sur la BD et les mangas en partenariat avec le Louvre (oui, oui, véridique). En arrivant, nous apprenons qu'il est possible de visiter l'exposition temporaire Ghibli (qui a lieu pendant la fermeture du musée Ghibli pour travaux et pour laquelle il faut normalement réserver) et changeons donc de nouveau nos plans. L'expo est intéressante mais aucune explication en anglais, heureusement c'est très visuel et nous replonge dans l'univers des films des studios Ghibli que nous adorons. Le billet de l'expo donne aussi accès à la boutique Ghibli associée et cette fois c'est Matthieu qui trouve le grand,  la série des 22 posters des films des studios Ghibli. Zacharie, qui préfère partir à la découverte de Tokyo en naviguant au hasard dans les différents quartiers sans but préalable a passé la journée à Ueno où il a visité le parc, une exposition sur Paul Smith et le musée d'art de Tokyo. Il nous rejoint à la Mori Tower pour visiter à son tour l'expo Ghibli et faire quelques emplettes à la boutique. La pluie ne s'étant pas arrêtée de la journée, nous finissons la soirée à l'appartement après avoir acheté sushis et shochu.

Vendredi, pendant que Zacharie passe la journée à Shibuya, les 3 autres se rendent au fameux marché aux poissons de Tsukiji qui est le plus grand marché aux poissons du monde avec près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Nous tenions à le visiter car ce sont les derniers mois du marché à son emplacement historique de 1935, un déménagement s'effectuant en novembre 3km au Sud pour laisser la place à des installations dédiées aux JO de 2020. Il est possible d'assister à la vente à la criée du thon en réservant et en se levant à 4h du matin mais nous ne sommes pas allés jusque là. Nous nous sommes contentés d'arpenter quelques allées du marché classique, pleines à craquer de japonais et touristes venus déguster sushis et sashimis dès 9h du matin  (les queues devant chaque mini restaurant sont impressionnantes) et d'explorer un peu le marché de gros qui est ouvert aux touristes à partir de 10h. Il faut être très vigilant car les voiturettes des commerçants sillonnent le marché à vive allure pour transporter les marchandises et il vaut mieux ne pas se trouver sur leur passage.... 
Après cette plongée dans l'univers du poisson, nous montons au 46ème étage de la tour Dentsu (encore un bon plan de Matthieu) qui nous permet d'avoir une vue imprenable sur la baie de Tokyo, le marché de Tsukiji et le jardin de Hama-Rikyû. Nous poursuivons au RDC de la tour par la visite du musée de la publicité  (gratuit car financé par Dentsu qui est la plus grosse agence de publicité japonaise) et remontons au 46eme étage pour un déjeuner avec  vue :) Nous nous mettons ensuite en route pour les jardins impériaux et sur le chemin, à la station Shiodome nous tombons sur une grande horloge mécanique très amusante dont des petits personnages sortent toutes les 3h et sur tout un tas d'animations proposées pendant l'été dont un concours de peinture des piliers de la station de métro et un jardin de neige/glace où les enfants peuvent construire des igloos ou faire des pâtés de glace.
Les jardins impériaux étant fermés le vendredi, Frédéric et Matthieu partent explorer le quartier d'Odaiba pendant que je me balade un peu à Ebisu (quartier résidentiel sans grand intérêt). La journée se termine par un dîner dans un petit restaurant du quartier de Yanaka où nous nous régalons d’Okonomiyakis et de Sobas.

Nous voilà à Tokyo, la plus grande mégalopole du monde, une ville proprement hallucinante, curieux mélange de modernisme poussé à l'extrème (tours gigantesques, lumières permanentes, écrans géants sur les façades, hauts parleurs) et des quartiers restés authentiques ! Il y a tellement de choses à voir et à faire que nous ne savons pas trop par où commencer. C'est une ville gigantesque et il faut beaucoup marcher. Il y a plein de lignes de métro mais elles ne s'interconnectent pas toujours très bien, avec parfois de très longs couloirs. C'est souvent difficile de savoir quelle sortie prendre tellement il y en a et on peut se retrouver à l'opposé d'où on voulait se sortir. Pour se donner un RDV il vaut donc mieux définir un monument ou un magasin qu'une sortie de station de métro :) La ligne la plus commode est la Yamanote qui fait le tour de Tokyo, est accessible gratuitement avec nos JR Pass et dessert la majeure partie des points d'intérêt. Le prix du ticket de métro dépend sinon de la distance à parcourir et dans Tokyo c'est presque toujours 170 yens  (1,50€). 

Nous sommes logés dans le plus vieux quartier de Tokyo, Yanaka, qui a été épargné par les bombardements. C'est un quartier très agréable,  loin de la cohue que l'on peut voir ailleurs. Plein de petites maisons, de temples, beaucoup de vélos et peu de voitures, non loin du cimetière d'Asakura dont Quentin parle dans son billet sur sa journée à Tokyo.

Dimanche après-midi en arrivant, nous sommes allés à Akihabara que Quentin  voulait absolument faire avant son retour en France. Aussi surnommé Electric town, c'est le royaume des jeunes, des geeks, la Mecque des fans de jeux vidéo. On y trouve alignés tous les magasins de jeux vidéo,  de figurines,  d'électronique, de mangas en tout genre, des salles d'arcade, chaque magasin étant bien sûr sur 6 ou 7 niveaux. Les garçons étaient proprement fascinés ( dans leur langage ça donne "c'est lourd", comprendre "c'est génial"). Le dimanche jusqu'à 18h l'avenue principale du quartier est piétonne ce qui ajoute à l'impression de densité humaine au m2. On y croise aussi plein de jeunes filles en tenue de soubrette qui distribuent des coupons de réduction pour vous attirer dans les maids cafés, spécialité d'Akihabara, où vous êtes servis par des serveuses habillées en soubrettes qui vous appellent "maître". Nous avons dîné dans le quartier puis avons fini la soirée dans un bar près de notre appartement. Au Japon, les bars sont un peu cachés, confidentiels (10 à 20m2 de surface) souvent à l'étage d'un bâtiment et il faut savoir où ils sont mais nous pouvons compter sur les garçons et leurs applications smartphone pour dégoter ce genre d'endroit. 

Lundi matin, départ de Quentin, nous voilà de nouveau 4. Visite du quartier de Ueno et de son parc où nous (les parents) avons eu la surprise de voir une foule devant un temple. Nous nous sommes dit qu'il devait être particulièrement beau mais non c'était une marée de joueurs de Pokemon Go !!!!! Des joueurs de tous âges, le nez sur leurs téléphones et qui se mettaient parfois tous à courir dans une direction pour aller attraper un Pokemon rare qui venait d'apparaître. Très surprenant pour des non initiés. Poursuite par la visite de 2 temples shintoïstes, le Yushima Tenjin et le Kanda Myojin. L'après midi, visite de l'aquarium de Sunshine City avec Zacharie puis dîner dans le quartier de Ikebukuro après avoir retrouvé Matthieu qui était allé signer avec une agence de mannequins tokyoïte partenaire de son agence parisienne. 

Hier, après avoir visité le cimetière d'Asakura  (voir billet de Quentin) et le temple Jomyoin et son petut peuple de Jizo (des milliers de statuettes), direction le quartier de Roppongi et la Mori Tower où nous visitons le Mori Art Muséum qui propose actuellement une exposition très intéressante sur l'univers et l'art. Nous poursuivons par le Sony building dans le quartier de Ginza qui est le showroom de Sony où ils exposent leurs dernières innovations ainsi que des prototypes avant gardistes. L'été ils mettent aussi en place un aquarium géant devant leur bâtiment. C'était très amusant, nous y avons par exemple vu des e-matières qui changent de couleur à volonté, il suffit d'avoir sur soi une mini batterie pour les alimenter en électricité. Dans quelques années nous pourrons changer la couleur de nos vêtements en fonction de notre humeur ou de l'environnement ou assortir la monture de nos lunettes avec la couleur de nos vêtements. En sortant du Sony building, détour par le Tokyo International Forum qui est une prouesse architecturale : une coque de navire inversée en véreux parcourue de passerelles. Puis retour à l'appartement car il s'est mis à pleuvoir et ce n'est pas propice à une balade nocturne.

Reprenons mes aventures tokyoïtes où nous les avions laissées, c'est à dire à l'auberge de jeunesse le premier soir. Le lendemain matin réveil assez tardif vers 9h puisque je n'avais pas la contrainte horaire du petit déjeuner qui ne fait évidemment pas partie des prestations fournies par une auberge de jeunesse. Néanmoins ils avaient la gentillesse d'offrir du café et thé macha en libre service. Kacper est parti voir le mont Fuji et je vais donc visiter Tokyo seul aujourd'hui. Je profite du temps que je passe à boire mon café pour me renseigner sur les choses à faire à Tokyo et essayer de dessiner un itinéraire optimisé pour ne pas perdre de temps.

Je commence ma journée à pied en direction du quartier d'Asakura (à ne pas confondre avec Asakusa, bien qu'ils soient proches) et pour y aller je décide de passer par le cimetière Yanaka pour voir à quoi ressemble un cimetière japonais. Sans que je ne le sache avant de le visiter, il se trouve aussi que c'est un des plus célèbres de Tokyo en raison de sa superficie (10 hectares) et parce que certains membres de la famille Tokugawa y sont enterrés dont Tokugawa Yoshinubo le dernier Shogun de la période Edo. En arrivant dans le quartier d'Asakura je découvre beaucoup de vieilles maisons traditionnelles et de nombreux temples, tous assez petits. À l'un d'entre eux, situé dans une rue étroite, j'ai pu voir plusieurs japonais arriver et repartir à tour de rôle, ils étaient tous très bien habillés en costume et tailleur et venaient en taxi pour éviter de marcher sous la chaleur de Tokyo mais je ne connaissais pas la raison de leur venue à ce temple en particulier. Après avoir erré un peu dans le quartier j'ai pu trouver un métro que j'ai pris en direction du quartier de Jimbocho qui est réputé pour ses multiples magasins vendant des livres d'occasion. En effet, on en trouve énormément les uns à la suite des autres et ils vendent tous des livres plus ou moins différents allant du manga, aux livres classiques en passant par les magazines et les livres d'art. Vers midi je me suis arrêté dans un petit restaurant où j'ai pris des gyozas et une boisson fraîche dont j'avais bien besoin après plusieurs heures de marche. Un des serveurs était pakistanais ce qui m'a bien facilité la tâche pour commander ! 

Après ce bref en-cas et cette boisson bien rafraîchissante j'ai repris ma marche pour me rendre au Yasakuni-jinja, sanctuaire shintoïste fondé en 1869 rendant hommage aux esprits de 2,5 millions de japonais morts pour la patrie. Là-bas j'ai vu le plus grand tori de mon séjour (environ 30 mètres) et me suis familiarisé avec le rite de purification shinto: on remplit un bol au bout d'un bout de bois, on se lave la main gauche, puis la main droite, puis la bouche avant de renverser le bol à la verticale pour en vider l'eau restante. Non loin du Yasukuni-jinja se trouve le parc Kitanomaru par lequel on peut accéder aux jardins du palais impérial. Les jardins sont agréables et en les traversant j'ai à un moment donné entendu des cris venant d'un bâtiment et vu des enfants de 5 à 15 ans y entrer et en sortir habillés dans une tenue semblable à celle de samouraïs. Ni une ni deux, je demande si je peux rentrer. Et c'est le cas ! J'entre pour découvrir un immense gymnase où a lieu une compétition d'un sport de combat avec des bâtons plutôt longs. Rapidement une japonaise parlant anglais vient vers moi et m'explique ce dont il s'agit. C'est un sport similaire au kendo, à la différence que le bâton en bois est plus long (1m-1m50 environ) et où le but est de toucher l'adversaire au torse ou au tibia. La compétition regroupait une bonne centaine d'enfants s'affrontant par catégorie d'âge et de sexe, et au moins le double ou le triple de parents les encourageant. Après un quart d'heure passé à observer je me remis en marche pour atteindre les jardins Est du palais impérial, les seuls visitables et en plus gratuitement ! A cette occasion j'ai eu un petit rappel de la France puisqu'on m'a demandé d'ouvrir mon sac pour le fouiller (la seule fois de tout mon séjour !), ensuite on m'a remis un «ticket» en bois que j'ai dû restituer à la sortie. Les jardins sont agréables car très spacieux. Cependant à mon grand dam, le palais impérial n'est visible que depuis derrière sa muraille et on ne le voit donc pas en entier. Ensuite je me suis promené dans les rues ce qui m'a amené vers une partie piétonne de Ginza avec ses magasins de luxe et aussi de nombreuses enseignes et restaurants d'inspiration française, donc avec du texte en français ! Puis j'ai pris le métro vers 15h. 

La suite de ma journée a commencé à Roppongi qui est un quartier d'affaire moderne avec un grand centre commercial et quelques musées. Pas grand chose à faire là bas finalement. Mais le quartier de Shibuya n'a pas l'air très éloigné et je décide de m'y rendre à pied. Malheureusement j'ai voulu éviter la grosse rue pas très agréable et prendre des rues adjacentes sauf que cela m'a amené dans un quartier totalement résidentiel avec rien à voir à part des immeubles. A ce moment je n'avais pas encore déjeuné et je commençais à avoir extrêmement faim. Étant au Japon, je voulais absolument manger japonais or dans ce quartier et pendant la demi-heure suivante les seuls restaurants que j'ai pu croiser étaient soit fermés, soit vendaient de la nourriture étrangère (italienne, indienne, népalaise, chinoise). Je fis donc demi-tour et me résolut à suivre la grosse avenue très moche où j'ai quand même trouvé un restaurant japonais ouvert où j'ai pu manger un poulet au curry (oui c'est aussi un plat japonais !). Il était quand même 16h30 ! Ensuite je suis reparti pour Shibuya où j'ai pu voir beaucoup de choses que l'on s'attend à voir en arrivant au Japon: le fameux carrefour, des salles d'arcade, des magasins un peu geek, plein de gens habillés de façon extravagante et aussi, nouvelle tendance, plein de joueurs de Pokemon Go de tous âges. Je me suis baladé dans le quartier, que j'ai beaucoup apprécié, en direction du parc Yoyogi dont une des entrées se situe dans le quartier de Harajuku, réputé pour les cosplayers qui y viennent pendant la journée. Malheureusement sur place, aucun cosplayer et après avoir demandé à un expat' il me dit que c'est une mode d'il y a 10 ans. Mais pour me consoler, il y a à cette entrée un groupe de 20 japonais avec des vestes en jean et des coupes à la Elvis Presley dansant sur du twist. Super sympa à regarder ! Je profite un peu du spectacle et fait le tour du Yoyogi-koen avant de rentrer à l'auberge où j'arrive vers 19h.

À l'auberge je profite de l'espace public au rez-de-chaussée. Je prends un café pour ne pas tomber de fatigue après ma journée éreintante et je discute avec un Australien d'une cinquantaine d'année, un jeune londonien et une allemande proche de la trentaine. Les deux premiers sont au Japon pour visiter tandis que l'allemande a découvert le Japon il y a 6 ans, en est tombé amoureuse et cette fois elle est à Tokyo pour suivre des cours de japonais. Je finis par dîner au restaurant thaïlandais juste en face qui fait un très bon curry rouge et je file me coucher. 

Le lendemain je pars vers 10h, je retourne vers Asakusa pour prendre des photos que je n'avais pas pu prendre puisque j'avais oublié la batterie de mon appareil photo puis je vais voir le parc de Ueno avant de prendre le métro à Ueno pour me rendre à la gare de Tokyo. De là j'ai pris un train en direction de Kanazawa pour rejoindre la petite famille qui m'attendait à la gare ! 

12-13 août : Takayama

Nous voici dans les Alpes japonaises. A cette époque de l'année c'est une destination très courue par les japonais et nous avions eu beaucoup de mal à trouver un hébergement. C'est Mari,  notre professeur de japonais qui avait trouvé pour nous en regardant sur des sites japonais inaccessibles pour des étrangers ne parlant pas la langue. Nous sommes hébergés dans un Minshuku, l'équivalent des chambres d'hôtes. Nous sommes donc chez des japonais ne parlant pas anglais, c'est assez amusant. Leur Minshuku est très grand et peut accueillir au moins 20 personnes d'après ce que nous avons pu voir. En même temps que nous il y avait beaucoup de jeunes sportifs dont certains venaient dans la région faire du ski sur herbe. Grâce a un article en anglais affiché dans le Minshuku, j'ai pu voir que le couple qui tient le Minshuku a décidé de répondre à l'appel du ministère de l'agriculture japonais il y a une dizaine d'années de développer le tourisme vert au Japon. Pour cela, le mari est allé séjourner en France, en Suisse et en Allemagne dans des structures de ce type (sans doute un périple organisé par le gouvernement japonais pour les japonais candidats au développement du tourisme vert). En revenant de ce tour d'Europe il a ouvert son Minshuku et est devenu responsable de l'association du tourisme vert de sa région. Des activités sont proposées pour les résidents du Minshuku qui le souhaitent, comme l'apprentissage de la fabrication de Udons, la vannerie ou encore la fabrication du pain mais ne le sachant pas à l'avance nous n'avions pas opté pour ces possibilités. Dans les Minshukus,  la règle est d'être en demi-pension et nous avons donc pu apprécier une excellente cuisine familiale. Le dîner est très tôt au Japon et il faut s'adapter pour rentrer à temps. Dans ce Minshuku c'était 18h30 et dans les 2 ryokans où nous avons séjourné précédemment c'était 19h-19h30. Les petits déjeuners sont très tôt aussi (tout est décalé): 7h00 dans le Minshuku, 8h maximum dans les Ryokans. Ne comptez pas sur des grasses matinées au Japon :)

A Takayama, Frédéric et les garçons voulaient faire une grande randonnée dans les montagnes mais les départs étaient loin (minimum 1h de car) et nous avons du coup changé les plans et fait une petite randonnée autour de Takayama dont une partie se faisait sur un chemin regroupant une dizaine de temples. Nous avons ensuite mangé dans un restaurant spécialisé dans le boeuf de Hida qui est un excellent boeuf de la région, très réputé et très cher (au moins 80 euros le kilo), un régal ! L'après midi, nous nous sommes baladés dans la partie ancienne de la ville de Takayama où nous avons fait du shopping : yukatas pour Frédéric et Emmanuelle, pyjama japonais pour Emmanuelle, divers souvenirs pour les garçons. Frédéric et Matthieu ont aussi chacun acheté une bouteille de Saké de 2 litres après en avoir goûté plusieurs (le droit de gouter s'obtient en achetant un petit verre à dégustation, que l'on garde ensuite). La ville ancienne de Takayama est très jolie et nous y avons croisé énormément de touristes mais c'est quand même beaucoup plus calme que la fourmilière géante de Tokyo qui est la prochaine et dernière étape de notre voyage.

Notre séjour à Kanazawa s'est poursuivi par la visite des jardins Kenroku-en, comptant parmi les 3 plus beaux du Japon. Qualifié de jardin aux 6 vertus, le kenroku-en a été composé selon les six principes idéaux de la composition de paysages qui s'ordonnent chacun par paire. Espace et confinement d'abord avec 11,5 hectares de végétation dotés de différents recoins. L'artifice et l'authentique ensuite : artifice avec l'utilisation des meilleures techniques pour que tout paraisse le plus naturel possible et authenticité au travers des sculptures et bâtiments d'époque (lanternes, maisons de thé, statues...). Et enfin les deux derniers concepts du jardin idéal, points d'eau et panorama : de nombreux étangs,  fontaines et de très belles vues sur la ville de Kanazawa. Le Kenroku-en est un jardin magnifique mais nous avons préféré le Ritsurin-koen à Takamatsu qui était plus coloré, plus varié et avec une plus grande impression de calme (il faut dire qu'il y avait aussi beaucoup plus de touristes à Kanazawa qu'à Takamatsu). Nous avons vu plusieurs japonaises se promener en kimonos et avons pu prendre en photos de futurs mariés qui faisaient une séance photos dans le parc dans leurs tenues de mariage.

La dernière journée à Kanazawa s'est poursuivie par la visite du château (surtout joli extérieurement) et des visites selon les goûts des uns et des autres l'après-midi, 3 musées pour Matthieu, un temple pour Frédéric et des déambulations dans la ville pour les 3 autres.

Hier matin, 11 août, départ en train pour la presqu'île de Noto au Nord-Est de Kanazawa. Nous sommes arrivés à 10h, avons pu laisser nos bagages à l'office du tourisme et louer des vélos pour faire une grande balade. Les paysages de la presqu'île sont magnifiques et il y a très peu de visiteurs. Après 2 semaines dans les villes japonaises cela fait un bien fou de retrouver la nature et le calme. Nous avons roulé tranquillement pendant 2h, nous arrêtant pour prendre des photos ou observer les oiseaux puis après un pique nique, les garçons sont partis faire une grande boucle de 30km pendant que les parents optaient pour une après midi moins sportive avec retour tranquille à la ville thermale de Wakuraonsen dont nous étions partis le matin et balade à vélo dans la ville. Les thermes de wakuraonsen sont très réputés, l'eau de source y sort à 90 degrés ! Du coup dans les fontaines d'eau chaude de la ville des paniers sont mis à disposition pour faire cuire des oeufs et les magasins vendent des oeufs frais dans de petits filets qui après 15mn de cuisson dans les fontaines ressortent durs et prêts à manger, c'est assez incroyable !!! Nous avons ainsi vu plusieurs personnes faire cuire des oeufs. Les oeufs sont d'ailleurs l'emblème de la ville et il y a de gros personnages oeufs dans le parc de la ville et d'autres dessinés sur les panneaux de travaux publics. Devant les bains publics, il est possible de prendre un bain de pieds et nous avons pu vérifier que l'eau était effectivement très chaude. A 17h, retour à l'office du tourisme pour rendre les vélos,  récupérer nos bagages et prendre la navette de l'hôtel qui est venue nous chercher  (nous étions passés par hasard devant l'hôtel au début de notre balade à vélo et avions pu organiser horaire et point de rendez-vous pour le transport en navette). Notre journée à vélo s'est effectuée sous un grand soleil à proximité de l'eau, et nous ne nous sommes pas méfiés de la réverbération,  du coup nous avons tous fini la journée avec des coups de soleil ou de très belles couleurs sur le visage et/ou sur les bras et les cuisses.

L'hôtel que nous avons réservé à Wakuraonsen est un Ryokan haut de gamme (le plus beau de notre séjour). Notre chambre a vue sur la mer, l'hôtel dispose de Onsens (intérieurs et extérieurs avec vue sur la baie) et la cuisine y est très raffinée. Comme partout au Japon, le personnel est ultra attentionné et nous avons eu droit à es courbettes tout le temps. Nous avons dîné en yukatas et avons tous profité des Onsens. Même Zacharie a essayé cette fois et a beaucoup aimé. Matthieu s'est payé un certain succès car en nous accompagnant a notre chambre, une des employées a dit qu'il etait très grand et qu'il avait une taille mannequin, ce à quoi j'ai répondu que d'ailleurs il était mannequin et à leur demande j'ai cité quelques couturiers pour lesquels il avait défilé dont Issey Miyake et ils ont été très impressionnés. Du coup au dîner, cela avait fait le tour des serveuses et Matthieu a eu droit à plein de sourires, courbettes un selfie avec une des serveuses et un serrage de mains en règle quand nous sommes sortis de table. Et ce matin au petit déjeuner, ils avaient trouvé sur internet une photo de Matthieu au défilé Issey Miyake et ils étaient tout contents :)

 Si un voyage au Japon vous amène dans la presqu'île de Noto, payez vous une nuit au Ryokan Tadaya, vous ne serez pas déçus.

Chers lecteurs, chers lectrices, vous le remarquerez sûrement au cours de ce billet, l'auteur n'est pas le même que pour les billets précédents, puisqu'il s'agit de Quentin (et non, cette fois ci Emma n'écrit pas sous la dictée, c'est bien moi-même qui écrit ce billet). J'ai rejoint la petite famille plus tardivement puisque je suis seulement en congés pour une semaine mais comme j'ai eu la chance d'aller à Tokyo avant les autres je vais vous faire part de mon  expérience. Accrochez-vous bien ça risque d'être speed, car visiter Tokyo en 2 jours n'est pas une mince affaire !

Je suis donc arrivé à 15h à l'aéroport de Tokyo Haneda et j'ai tout de suite pris la navette de l'aéroport puis la ligne circulaire de Tokyo pour me rendre à Ueno Station d'où j'ai marché  un quart d'heure jusqu'à  mon auberge de jeunesse (c'est bien plus convivial qu'un hôtel quand on voyage seul). Je me suis installé dans mon dortoir et rapidement une autre personne est arrivée. Il s'agit de Kacper (prononcer comme le fantôme), un canadien d'origine polonaise qui venait d'arriver à Tokyo comme moi. Nous discutons et très vite nous sympathisons. Non loin de l'auberge, il y a le temple Senso-Jin qui est assez réputé, ainsi que le quartier dans lequel il se trouve (Asakusa) qui est connu pour son côté traditionnel et nous décidons donc d'aller les visiter. C'était un excellent premier contact avec les aspects traditionnels du Japon, d'autant plus que ce jour là avait lieu un festival bouddhiste. Malheureusement, tête en l'air que je suis j'avais pris mon appareil photo mais sans sa batterie qui était restée dans son chargeur, donc nous sommes brièvement repassés à l'auberge avant de repartir ensemble dans le quartier de Chuo-ku pour assister à la danse traditionnelle accompagnée de tambours. Vers 21h nous sommes allés manger des ramens dans un petit restaurant avant de nous promener sans vraiment savoir où nous allions mais par chance nous sommes arrivés dans le quartier de Ginza qui est connu pour tous ses grands magasins. Pour finir la soirée nous avons pris le métro et nous sommes rendus à Shinjuku, un des quartiers de Tokyo réputé pour sa vie nocturne. Là-bas nous nous sommes promenés dans le quartier et sommes arrivés dans plusieurs rues étroites (vraiment très étroites puisqu'il n'y avait la place que pour deux personnes en largeur) avec uniquement des petits bars dans lesquels il y avait de la place pour maximum 7-8 personnes, au comptoir. Tous nécessitaient de payer des frais d'admission mais à la dernière rue nous en avons trouvé un qui n'en faisait pas payer et bien évidemment nous y avons pris un verre (bière pour moi, saké pour Kacper). 

Après cette soirée bien remplie (il était quand même pas loin de minuit et nous étions partis a 17h !) qui m'a permis de très vite m'imprégner de l'esprit tokyoïte, des transports de la ville et de toutes ses étrangetés, nous sommes rentrés à l'auberge pour retrouver nos lits respectifs et nous laisser plonger dans les bras de Morphée.

Ça y est, la famille est au complet, nous avons retrouvé Quentin hier après-midi à Kanazawa !

Kanazawa est souvent surnommée « la petite Kyoto ». Son développement est très lié à la caste des samouraïs et en particulier au clan Maeda qui régna sur la province de Kaga pendant plusieurs siècles, en faisant le plus riche domaine du Japon féodal. Kanazawa occupe en effet une position stratégique entre mer et montagne, très intéressante d'un point de vue défensif. A partir du 17eme siècle,  en raison de la stabilité du pays les samouraïs ne sont plus occupés par les guerres et ils se tournent du coup vers le commerce, faisant de Kanazawa un haut lieu de l'artisanat japonais qui perdure encore. La ville est en particulier célèbre pour sa production de feuille d'or mais a aussi de nombreux artisans en teinture sur soie, céramique ou laque.  De nombreux musées d'art permettent de se plonger dans ces techniques artisanales multi-centenaires. Les samouraïs sont aussi à l'origine du développement du théâtre No et des maisons de thé (où les geishas distrayaient les clients) à Kanazawa.

La ville est subdivisée en quartiers reflétant ces différentes traditions comme Nagamachi le quartier des samouraïs, Higashi-Chayamachi le quartier des maisons de thé et des geishas ou Teramachi le quartier des temples et sanctuaires.

Nous avons visité une maison de samouraïs et nous sommes promenés dans les différents quartiers qui nous ont transportés à l'époque féodale car les quartiers anciens sont extrêmement bien conservés. Nous sommes aussi allés au musée d'art contemporain du 21ème siècle où toute une partie est en accès libre (c'est un des musées les plus visités du Japon et il y avait une queue monstre pour la partie payante) et avons exploré le marché couvert presque tri-centennaire Omi-cho où sont rassemblés 170 marchands de fruits et légumes, poissons et toutes denrées culinaires. Nous avons aussi pris un thé dans une maison de thé datant du 17eme siècle. Nous avons voulu visiter le temple "ninja" réputé pour ses nombreux pièges, escaliers dérobés....mais il fallait réserver,  la visite ne se fait qu'en japonais et même si dans un groupe certaines personnes sont capables de traduire pour les étrangers ils n'ont pas le droit de le faire ! Ils doivent vouloir garder leurs secrets de ninja :)

Kanazawa étant en bord de mer, le poisson y est excellent et nous nous sommes régalés de sushis et sashimis, le 1er soir dans un petit restaurant de quartier où le patron s'est mis en 4 pour rassasier la famille d'ogres puis le 2ème soir dans un restaurant de taille plus importante où nous étions dans une petite salle semi privative. La gentillesse et le sens du service des japonais est vraiment exceptionnel !

Demain ce sera la visite des célèbres jardins Kenroku-en et du château de Kanazawa.  

6 et 7 août : visites de Hiroshima et Miyajima 

Notre périple nous conduit de Matsuyama à Hiroshima via ferry. Traversée très agréable de 2h30 qui nous permet de voir de beaux paysages car nous passons assez près des côtes, mais aussi des iles défigurées par d'anciens sites sidérurgiques.

La visite d'Hiroshima s'effectue chacun de son côté, tout le monde n'ayant pas les mêmes envies. Frédéric a visité un château et un temple tandis que Matthieu visitait différents bâtiments contenant des expositions sur le bombardement, Zacharie s'est promené dans différents sites et moi je suis allée voir le mémorial et le musée. Nous n'avions pas réalisé au préalable que nous étions à Hiroshima le 6 août, date anniversaire du bombardement et du coup il y avait un monde fou, beaucoup de japonais venant visiblement faire une sorte de pèlerinage à l'occasion de cette date tellement marquante dans leur histoire. Le musée était bondé, si vous avez déjà vu le monde devant la Joconde au Louvre, c'était ça dans tout le musée ; du coup c'était très oppressant d'autant que la thématique l'est déjà suffisamment par elle même et je suis ressortie sans visiter, préférant me promener dans le parc aux alentours. 

Après Hiroshima, départ en ferry pour Miyajima. Nous nous étions tous donné RDV au terminal du ferry à 16h10 (nous avions regardé les horaires le matin en arrivant d'Hiroshima). Mais je n'avais pas vérifié et il y a 2 terminaux de ferry très éloignés l'un de l'autre à Hiroshima et celui qui permet de se rendre à Miyajima en 10mn en utilisant le JR Pass n'était pas celui auquel nous étions arrivés le matin ! Zacharie lui, en demandant comment rejoindre le ferry pour se rendre à Miyajima a été orienté vers le bon terminal mais les 3 autres membres de la famille sont bêtement retournés au terminal du matin et n'ont pas eu d'autre choix que de payer le ferry super jet pour se rendre à Miyajima. C'est ça les voyages, il y a parfois des imprévus :)

A Miyajima, la navette de notre hôtel nous attendait. Nous étions logés dans un hôtel traditionnel (ryokan), accueil aux petits oignons, chambre avec vue sur la mer, délicieux dîner japonais servi dans la chambre dans les règles de l'art (nous nous sommes habillés en Yukatas) et Onsen dans l'hôtel.

Le lendemain, nous avions réservé un guide français pour faire la visite de l'île sous un angle différent, hors des sentiers battus. Yann, qui habite au Japon depuis 5 ans et est marié à une japonaise, connaît l'île comme sa poche et nous a guidé dans des lieux sans touristes où nous avons pu avoir des vues magnifiques sur les monuments principaux (torii, daisho-in, pagode). Il est par ailleurs photographe et a pu nous donner de judicieux conseils pour faire de belles photos (les photos que je mets ici ne sont pas les meilleures car je suis limitée par une taille max pour le blog et ont juste pour but de vous donner un aperçu, il faudra donc venir faire une séance photos à la maison pour voir les photos prises avec l'appareil Frédéric). Pour ceux qui auront la chance de faire un séjour au Japon, n'hésitez pas à utiliser les services de Yann pour visiter Miyajima et/ou Hiroshima, cela vaut vraiment le coup (taper sur internet l'oeil du tako ou Hiroshima safari).

Et maintenant, un peu de culture sur Miyajima. Réputée comme l'un des 3 plus beaux sites du Japon, « L'île où cohabitent les hommes et les dieux » est depuis longtemps un lieu sacré, puisque le sanctuaire de Itsukushima y est établi depuis 593 (les bâtiments datent du 12e siècle). Ce sanctuaire, dédié à la déesse gardienne des mers, a pour particularité d'être en partie construit dans la mer, avec des bâtiments sur pilotis et son fameux Torii à quelques dizaines de mètres au large que l'on peut aller toucher à marée basse (nous l'avons vu sous ses 2 aspects, à marée haute et à marée basse). Au pied du mont Misen, le sanctuaire Daishō-in à été fondé en 806 par le moine Kūkai, connu sous le nom posthume de Kōbō-Daishi. Kūkai est un des moines les plus connus du Japon et le fondateur du Bouddhisme Shingon, un des courants bouddhistes majeurs au Japon. Kūkai reçut l'autorisation de l'empereur en 816 de fonder un monastere sur le mont Koyasan, qui est devenu l'un des principaux centres du bouddhisme Shingon. Le temple daisho-in de Miyajima est vraiment magique avec près de 500 petits bouddhas disséminés tout autour, avec tous des expressions différentes. Il fait partie des 33 temples du pèlerinage de Chūgoku Kannon et dans une de ses grottes, on trouve du sable venant des 88 temples du prestigieux chemin de pèlerinage de Shikoku et on dit que se recueillir dans cette grotte équivaut à réaliser le pèlerinage des 88 temples (ça c'est pour Gabrielle).

Vendredi 5 août : Matsuyama

Après 2h30 de train (qui s'arrêtait dans de nombreuses gares et bougeait beaucoup), nous sommes arrivés à Matsuyama en fin de matinée. Taxi jusqu'à l'hôtel pour y déposer les bagages puis visite du château de Matsuyama qui se trouve sur un promontoire rocheux. Pour y accéder nous avons d'abord pris un tramway puis ensuite un télésiège, c'était très amusant. Même Frédéric qui a pourtant tendance au vertige nous a suivi et pourtant on n'est même pas accroché (ni ceinture, ni barre devant). Pour les personnes ne se sentant pas de faire l'ascension en télésiège il est possible de prendre un télécabine.

La visite du château vaut le coup, avec tout un tas d'explications en anglais sur des panneaux qui retracent l'histoire du château et de ses propriétaires successifs. Il a été partiellement détruit à plusieurs reprises (incendie, bombes) mais a toujours été reconstruit et des travaux sont d'ailleurs encore en cours pour finir de lui rendre son aspect d'origine.
Après le château, déjeuner dans un bar à sushis repéré par Zacharie. Nous avons mangé au comptoir et avons pu observer tout à loisir la technique des spécialistes pour fabriquer sushis et sashimis. Ils étaient visiblement amusés de voir 4 français et nous avons essayé de discuter un peu avec eux pour  comprendre quels étaient les différents poissons utilisés. Nous nous sommes régalés.
Ensuite direction l'hôtel pour prendre possession de notre chambre. C'est notre première chambre de style japonais et nous allons dormir sur des futons ! Matsuyama est réputée pour ses sources d'eau chaude et l'hôtel dispose d'un Onsen (thermes) en plein air mais nous préférons nous rendre dans le mythique dogo Onsen qui est le plus ancien Onsen du Japon. Zacharie n'a pas souhaité nous accompagner, l'idée de se baigner en tenue d'Adam ne l'emballant guère :) Nous avons pris la formule luxe (à peine 15€ chacun) qui nous permet d'avoir une pièce privative pour nous relaxer et déguster thé et petits gâteaux après le bain et nous donne aussi accès à la visite des bains impériaux. Les bains hommes et femmes sont séparés. Il y a d'abord un premier bain de petite taille très chaud dans lequel on marine un peu après s'être copieusement lavé au préalable  (savon, shampoing et après-shampoing sont à disposition). De ce que nous avons observé chacun de notre côté, le temps de lavage préalable est supérieur au temps passé dans le bain chaud. Après quelques minutes dans ce 1er bain on sort, on se redouche (pour se rafraîchir) et on y retourne une 2ème fois. Ensuite, passage dans une 2eme salle où il y a un 2eme bain avec beaucoup plus de monde. Re-abblutions puis trempage dans une eau très très chaude (ça va crescendo) au milieu de plein de japonais(es), nous étions les seuls occidentaux. Nous sommes sortis de là tout rouges et transpirants mais très détendus. Les eaux de Matsuyama ont des vertus thérapeutiques et beaucoup de japonais y viennent en cure. On voit d'ailleurs dans les rues plein de japonais se promener en yukatas (sorte de kimonos léger en coton qui étaient réservés autrefois pour les bains mais sont maintenant utilisés pour d'autres occasions). Les yukatas sont fournis aux clients par les hôtels traditionnels et en se promenant on peut savoir dans quel hôtel séjournent les personnes que l'on croise à la couleur de leur yukatas. C'est très drôle !

Si vous allez au Japon, il faut vraiment expérimenter les Onsen et pour ceux qui se posent la question, être à poil n'est finalement pas du tout gênant puisque c'est le cas de tout le monde.

Petite parenthèse, pendant que j'écris ce billet dans le ferry Quentin est dans l'avion pour Tokyo, nous le retrouverons dans 2 jours à Kanazawa !

Takamatsu est la ville principale de l'île de Shikoku. On y accède aujourd'hui depuis Honshu principalement en train (ce que nous avons fait hier), en avion ou en voiture mais avant la construction du pont Seto Ohashi en 1988, le seul accès était par bateau. Le port de Takamatsu dessert d'ailleurs plusieurs petites îles intéressantes dont celle de Naoshima réputée pour ses nombreux musées d'art moderne (intérêt peu marqué des hommes de la famille pour s'y rendre...). Même si c'est la ville principale de Shikoku, le nombre de choses à y faire ne satisfait pas Matthieu qui ne peut remplir selon lui suffisamment sa journée (journée Matthieu = 6h30-22h00 minimum = 2 journées de Zacharie).

Takamatsu est principalement connu pour les jardins Ritsurin Koen et pour les sanuki udon, des nouilles que l'on vient déguster de tout le Japon. Nous avons donc testé les udon (ça ressemble à de très gros spaghetti et c'est effectivement très bon) et visité les jardins Ritsurin Koen. Ces jardins font partie des 3 plus beaux du Japon (nous visiterons un des 2 autres, le kenroku-en, dans quelques jours à Kanazawa).

Nous avons fait une promenade de 2h dedans, chacun à son rythme et en bâtissant son propre itinéraire, et avons pu admirer leur beauté tout à loisir, sans trop de monde car nous y étions à 8h30 (Matthieu ayant visité au préalable le château de Takamatsu à 6h00 !!!!). Le calme ressenti en parcourant les jardins japonais est vraiment incroyable. Après cette visite, direction la gare de Takamatsu pour prendre un train jusqu'à Yashima, à 15mn pour visiter le Shikoku Mura, musée en plein air retraçant l'habitat typique de l'île au travers de 30 constructions allant de la maison des gardes frontière  (entre 2 domaines féodaux), à des maisons de pêcheurs en passant par des fabriques de tonneaux, de sucre, un théâtre de Kabuki ou encore un pont de lianes.  Après un thé pris dans une jolie maison verte de type colonial, retour pour un petit temps de repos à l'hôtel (où notre valise est arrivée, vive le Takkyûbin !) avant de ressortir nous promener dans la partie historique de Takamatsu en toute fin d'après-midi. Nous y avons vu un temple perdu au milieu d'un quartier de maisons. Le chemin pour y aller passait au milieu des rizières et nous étions absolument les seuls à aller dans ce coin là, surtout à cette heure là. Il faut dire que les japonais mangent très tôt et passé 19h, en dehors des villes comme Tokyo, Kyoto ou Osaka, il n'y a plus grand monde dans les rues. D'ailleurs hier soir nous avons eu beaucoup de mal à trouver un restaurant encore ouvert à 21h.

Mercredi 3 août 

Avant de changer d'île, nous profitons d'un dernier début de matinée pour visiter le jardin Shõisen-en que Frédéric avaient visité seul il y a 2 jours. Situé à proximité de la gare de Kyoto, ce jardin de 35.000m2 est agrémenté de 2 marres, 2 ponts en bois dont un avec une arche et différents objets d'agrément. Il possède aussi 3 maisons de thé, ce qui est rare, car c'était un endroit propice à la poésie et aux cérémonies du thé où de nombreuses pièces de théâtre Noh et Kyõgen ont été jouées. Après cette dernière visite dans Kyoto, nous rejoignons la gare où, après avoir déposé notre valise au Takkyûbin  (voir article sur le transport des bagages), nous prenons le fameux Shinkansen (les trains japonais feront l'objet d'un article rédigé par le spécialiste de la famille). Avant d'arriver à notre destination finale de la journée, nous nous arrêtons à Himeji pour visiter le château dit du héron blanc en référence à la silhouette imposante du donjon principal dont le revêtement en plâtre blanc rappelle un héron blanc en vol. Les murs de tous les bâtiments ont été entièrement recouverts d'un enduit blanc obtenu à partir d'un mélange de chaux, de cendres de coquillages, de fibres de chanvre et d'algues. Cet enduit d'une épaisseur de 3cm a été préparé suivant une méthode traditionnelle et protège les bâtiments des incendies, des vents, de la pluie et de la neige. Le château d'Himeji est la structure en bois la plus importante du Japon. Pour monter en haut du donjon (7 étages), il nous a fallu enlever nos chaussures ce qui a valu à Zacharie une petite mésaventure car il s'est enfoncé une écharde dans le pied en s'amusant à glisser sur les parquets du donjon. Pour la retirer, ça a été toute une histoire car elle était bien enfoncée mais Matthieu a eu l'idée d'utiliser une agrafe du livret que nous avions eu à l'entrée du château pour entailler la peau et permettre à Zacharie de retirer l'écharpe. C'est rassurant, notre futur médecin saura trouver des solutions pour soigner ses patients, même dans des situations peu ordinaires et avec des outils rudimentaires :)

Après la visite du château,  déjeuner puis retour à la gare pour prendre le train en direction de Takamatsu, avec un changement à Okayama. Pour passer de l'île de Honshu à celle de Shikoku le train emprunte un pont et la vue à ce moment là avec la mer et des îles de chaque côté est assez magique !

Arrivée à l'hôtel pas très loin de la gare, un peu de repos puis nous allons chercher un restaurant où déguster la spécialité locale, les Udon !

Mardi  2 août : Visite de Nara 

Pour nous rendre sur le site de Nara, nous  prenons le train après avoir activé nos JR Pass qui vont nous permettre de sillonner le Japon en train pendant les 3 prochaines semaines.

Nara est la  première véritable capitale fixe du pays pendant 74 ans. En effet, selon les croyances shintoïstes, la mort étant impure, il fallait détruite tout ce qui était lié à l’empereur lors de sa mort. Les palais devaient donc être détruits pour être reconstruits ailleurs lors de la prise de pouvoir du nouvel empereur.

Sur les près de 200 temples que comptait Nara, il n'en reste qu'une douzaine dont le célèbre Tõdai-Ji dont le hall Daibutsu-den abrite un immense Bouddha de bronze de près de 15m de haut qui a nécessité 8 coulages successifs ! 
La forêt de Nara abrite aussi le Grand Sanctuaire Kasuga, qui est l'un des plus célèbres sanctuaires shinto du Japon. 1 800 lanternes de pierres bordent l'enceinte du sanctuaire et un millier de lanternes en métal sont suspendues aux avants-toits de ses corridors.

Une autre raison de venir à Nara est la possibilité de côtoyer 1200 daims qui y vivent en semi-liberté. Si on parle souvent des daims de Nara, ces animaux sont en réalité des cerfs Sika, une espèce proche du daim mais légèrement plus petite. Selon la légende, au moment de la création de Nara, le dieu Takemikazuchi serait entré dans la ville sur le dos d'un daim blanc pour la protéger. C'est la raison pour laquelle les daims de Nara sont considérés comme des animaux sacrés, voire par certains comme des messagers divins gardiens de la ville. Au fil du temps, ils ont fini par devenir un véritable symbole et sont désormais aussi célèbres que le grand Bouddha. Des vendeurs ambulants disséminés dans le parc vendent des shika senbei, des gateaux de riz dont les daims raffolent, pour les nourrir (il est interdit de leur donner quoi que ce soit d'autre). Les daims savent très bien qu'ils vont être nourris par les touristes et ils rôdent autour des stands, prêt à bondir sur le premier qui détiendra les précieuses friandises, n'hésitant pas à attraper les vêtements ou pousser les touristes avec leur tête pour réclamer. Nous avons tous nourri les daims et Zacharie s'est bien amusé. Il en a même trouvé un qui disait merci en faisant un mouvement de tête quand on lui avait donné un biscuit. L'après midi s'est terminé par la visite du musée de Nara pour Frédéric et Matthieu pendant qu’Emmanuelle et Zacharie se reposaient à côté du café du musée (sièges très confortables, parfait pour écrire le blog ☺).

Lundi 1er août : Visite du site d'Arashiyama

Départ vers 7h30, à la fraîche  (environ 25 degrés, il est prévu 35 dans la journée...). Nous prenons le bus pour nous rendre sur le site d'Arashiyama à l'ouest de Kyoto. Nous commençons par la visite du temple bouddhiste Tenryû-Ji et ses beaux jardins (tous les jardins sont magnifiques ici), puis poursuivons par la célèbre forêt de bambous (très impressionnant d'être immergés au milieu de ses immenses bambous) pour finir la matinée par la visite de la villa ôkôchi Sanso. Cette villa à été construite par le célèbre acteur de films muets de samouraïs Ôkôchi Denjiro qui souhaitait un lieu propice à la méditation.  Passionné de jardins il a passé sa vie à réaliser les jardins de sa villa qui sont splendides. La visite se termine par la dégustation d'un thé vert Macha glacé dans la maison du thé de la villa. Fin de visite pour Zacharie et Emmanuelle qui rentrent à Kyoto se reposer l'après midi. Frédéric et Matthieu poursuivent par la visite de plusieurs autres temples d'Arashiyama dont le Giô-Ji qui est le temple des mousses (même sur le toit) et le Nison-in où se trouvent les tombes de 3 empereurs et où ils ont sonné les cloches. Ils se sont ensuite séparés. Frédéric a visité le jardin Shõisen-en qu'il a trouvé absolument magnifique avec ses 9 trésors à voir dans un ordre précis, dont un puits en forme de tortue et la cascade du lion qui rugit. Matthieu a quant à lui pris un taxi pour arriver avant la fermeture au temple Manshu-in  (beaux jardins zen). En soirée Zacharie s'est imprégné de Kyoto by night avec dîner dans un bar à sushis pendant que Frédéric, Emmanuelle et Matthieu sont allés au célèbre Fushima Inari Taisha, sanctuaire aux 5.000 torii rouges dédié aux dieux de l'agriculture. Ces torii sont pour la plupart des dons faits par des particuliers, des familles ou des entreprises à Inari. Nous avons parcouru environ 1,5 km sur les 4km que comporte le parcours.

Aujourd'hui départ à 7h pour la visite du célèbre jardin zen sec du temple Ryôan-Ji qui ouvre à 8h et qu'il faut voir à l'ouverture pour éviter la foule. Il est constitué de 15 pierres agencées de telle manière qu'on ne peut jamais les voir toutes en même temps. Zacharie dit avoir trouvé un endroit d'où on peut quand même toutes les voir, la quinzième étant cependant un peu cachée. Le site comprend aussi un étang avec des nénuphars et de beaux jardins. Ensuite, poursuite de la journée avec le KinKaKu-Ji, le temple d'or. Comme son nom l'indique il est doré à la feuille d'or. Un Shogun est tombé sous son charme et l'a acheté à son propriétaire pour y passer sa retraite. Le temple a entièrement brûlé en 1950 et a été reconstruit à l'identique. Il est entouré de très beaux jardins et de différents bâtiments dont une maison du thé où nous avons pris un thé macha froid accompagné d'un petit gâteau constitué d'une pâte de haricots rouges d'Hokaido enrobés d'une pâte de sucre, excellent ! Cette pâtisserie n'est fabriquée qu'au temple d'or.
Après une pause déjeuner, visite du GinKaKu-Ji, temple d'argent, qui a été construit par un Shogun petit fils de celui qui avait acheté le temple d'or. Là aussi de très beaux jardins. Puis nous avons suivi le chemin de la philosophie, emprunté autrefois par les lettrés et les moines et qui favorise la méditation. Cela nous a mené aux temples Hônen-in (perdu au milieu de la nature, avec un cimetière attenant) et Nanzen-Ji (temple bouddhique zen classé au rang de temple suprême de tous les temples du bouddhisme zen au Japon). Au hasard de notre promenade, nous sommes entrés dans la boutique d'un sculpteur sur bois dont les sculptures nous ont tellement plu que Matthieu et Frédéric en ont acheté chacun une. Il est sculpteur de bouddhas et tous les personnages qu'il sculpte ont un petit air de bouddha. Comme nous avions acheté 2 statuettes, il nous a invité à prendre une boisson dans le restaurant tenu par sa femme et nous avons expérimenté pour la 1ère fois du séjour d'être assis par terre autour d'une table (dur dur pour les genoux).

Le décalage horaire faisant son effet, nous étions debout à 5h. Du coup, profitant des horaires non stop de la vie japonaise, nous sommes partis prendre un petit déjeuner typique à 5h30 ! Le responsable de la guest house nous avait indiqué un restaurant typique en nous disant que c’était facile de commander. En effet il suffit de taper la touche avec l’image du repas souhaité sur un juke-box ; il faut juste savoir qu’il faut d’abord mettre de l’argent dans la machine (comme dans un juke box !). La suite de la matinée à été occupée par la visite du château d’Osaka (très impressionnant avec sa muraille d’enceinte entourée d’eau) puis du musée de l’histoire d’Osaka (beaucoup de maquettes reconstituant la vie à différentes époques). Après un repas à base d’Okonomiyakis (spécialité d’Osaka consistant en une sorte de galette contenant différents ingrédients, excellent et très copieux) dans un petit restaurant trouvé par hasard, nous avons décidé d’aller jusqu’aux SkyTowers pour voir Osaka d’en haut. Matthieu nous avait convaincu que ce n’était pas trop loin à pied (40mn) mais c’était compter sans la chaleur qui nous oblige à ralentir le rythme et sans Emmanuelle qui essaie de ménager ses sacro-iliaques et marche à une vitesse assez réduite… Du coup, il faut compter le double de temps ! Mais la vue d’Osaka du haut des tours est vraiment splendide et valait l’effort fourni. En redescendant nous avons eu la surprise de tomber sur un spectacle de danses traditionnelles de japonaises en kimonos, un moment très zen à regarder les mouvements très lents des danseuses au rythme des instruments anciens. Frédéric et Matthieu ont terminé la journée à Osaka par la visite d’un temple pendant qu’Emanuelle et Zacharie attendaient au frais près de la gare avant de prendre tous les 4 le train pour Kyoto.

Bien que prévenus la chaleur nous a pris à la gorge, c’est vraiment assez étouffant, même le soir (dans la journée c’est environ 35). Notre corps va peut être s’habituer au bout de quelques jours. Pour résister nous appliquons les méthodes japonaises : suivre les trottoirs à l’ombre, se mettre à l’abri à l’ombre en attendant que le feu soit vert et nous buvons beaucoup (il y a des distributeurs de boissons fraîches à tous les coins de rue donc c’est très facile de se ravitailler). Notre guest house étant dans le quartier de Dotonbori, nous avons marché jusqu’à ce carrefour scintillant de mille feux et  grouillant de jeunes, en passant au travers d’une rue piétonne couverte « centre commercial » noire de monde et d’une rue remplie d’un bout à l’autre de restaurants tous plus lumineux les uns que les autres. Nous avons acheté quelques Takoyakis à un marchant ambulant et sommes ensuite retournés dans une rue moins commerçante pour trouver un restaurant. Nous avons jeté notre dévolu sur un tout petit restaurant (une dizaine de couverts) qui avait l’air de servir une cuisine japonaise typique et nous n’avons pas été déçus par nos différents plats de légumes grillés, fromage au tripes de poisson, noodle dam dam et autres spécialités, le tout accompagné de Saké glacé et de bières. Photos à suivre dès que nous aurons eu le temps de les transférer de l'appareil photo à la tablette donc revenez voir l'article d'ici 1 ou 2 jours.